Chers déléguées, délégués, participants au NUMAD 2018,
Des principes ont guidé la création de l’ONU. Une organisation équitable, démocratique, s’empressant de mettre par écrit les droits humains, luttant contre la guerre, la pauvreté et l’oppression. Des principes ont continué à guider les pas de l’ONU. Contre la colonisation, pour la protection des civils, pour la promotion de l’art, pour la préservation de la planète…
Toutefois, il ne se passe pas un mois sans que l’on s’émeuve d’un massacre, d’un déni d’humanité, d’un abus dans la recherche du profit, d’un crime d’état. L’horreur n’a pas disparu avec la création de l’ONU. Mais rien ne semble vouloir empêcher cela.
Peut-être que les problèmes des pays lointains ne sont pas vraiment les nôtres, qu’il faut les laisser se débrouiller seuls. C’est faux. Le monde est trop interconnecté aujourd’hui pour qu’une atrocité à un coin du monde n’en touche pas les trois autres coins. Les guerres envoient des flots de réfugiés à travers les mers, l’industrie engloutit lentement des îles, les guerre s’étendent dans les concerts et les cafés, l’exploitation des très pauvres appauvrit les peu pauvres… Accepter un manquement à l’éthique ailleurs, c’est l’accepter chez soi.
Il est donc temps que l’ONU endosse ses responsabilités vis-à-vis de ses principes. Il faut à présent avoir une politique ferme, effective et ambitieuse. Une politique qui vise enfin à vraiment créer un nouveau monde de paix et de prospérité. Une société de principes et d’humanité.
Cette utopie est possible mais elle exige un investissement de chacun. En effet, respectant le principe de souveraineté nationale, l’ONU ne peut réellement rien imposer à un État. Toutefois, chaque pays devrait prendre conscience qu’en tant que membre des Nations-Unies il a un devoir envers le monde entier. Cette organisation n’est pas une chimère, elle offre à tous le moyen de s’exprimer, de défendre ses opinions, de se battre, pacifiquement. En retour, il conviendrait que les États acceptent de faire des efforts pour le bien des autres. La pollution n’a pas de frontières, l’argent non plus, la nourriture est un bien commun, le droit de vivre est universel de même que le droit de vivre bien.
La conférence du NUMAD 2018 vise donc cet objectif : »prendre ses responsabilités pour que les principes deviennent réalité».
Cela signifie que chaque État va devoir se confronter à ses torts, se rendre compte qu’il n’agit parfois pas pour le bien commun, qu’il commet quelquefois des actions contre l’éthique. Et il devra, face à son peuple et au peuple mondial, prendre ses responsabilités pour contribuer à l’effort de la communauté internationale. Nous espérons en effet que l’ONU saura désormais insuffler un goût de l’effort commun, un sens de l’unité. Il faudra pour cela que chacun joue le jeu car comment demander un effort à certains quand d’autres n’en font pas ? Notre travail, dans la présidence, sera donc de permettre cette globalisation des bonnes volontés.
Cela signifie aussi que des actions seront décidées, des décisions effectives seront prises. Trop souvent, les Nations Unies proposent un axe pour penser et agir, elles proposent un principe sur lequel se baser. A présent, il s’agit de considérer ces principes comme acquis et d’agir, de transformer le monde pour qu’il corresponde à l’éthique déjà discutée.
Nous espérons donc que les résolutions adoptées seront les plus concrètes et efficaces possible. Nous demanderons également à la communauté internationale l’écriture de traités, textes qui se prêtent d’avantage à l’action car leur ratification est contraignante.
C’est ainsi avec de grandes espérances que le bureau du NUMAD 2018 vous souhaite d’excellents débats et la meilleure des conférence !
Yohann Bucas
Président du NUMAD 2018